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Roman

La disparition d’Annie Thorne de C.J Tudor

Il y 4 mois de cela, je vous parlais déjà de C.J Tudor. Pour le premier article de ce blog, j’avais choisi de faire la chronique de son premier roman L’homme craie que j’avais énormément apprécié. La disparition d’Annie Thorne est donc le second roman de cette auteure britannique que je m’étais promis de suivre de près. Avec cette nouvelle intrigue, l’auteure nous dévoile un peu plus son talent et son univers particulier.

4ème de couverture

Une nuit, Annie a disparu de son lit. Il y a eu des recherches. Tout le monde imaginait le pire. Finalement, au bout de quarante-huit heures, ma petite sœur est revenue. Mais elle ne pouvait pas – ou ne souhaitait pas – dire ce qui s’était passé. Quelque chose lui est arrivé. Je ne peux pas expliquer quoi. Je sais juste que, quand elle est rentrée à la maison, elle n’était plus la même. Elle n’était plus ma Annie. Je ne voulais pas avouer aux autres et encore moins à moi-même que, parfois, j’avais peur d’elle. Et puis, il y a deux mois, j’ai reçu un e-mail : Je sais ce qui est arrivé à votre sœur. Ça recommence…

Des thématiques récurrentes

C.J Tudor a des thèmes de prédilections. L’enseignement et l’enfance en font indéniablement partie. Comme dans L’homme craie, on va ici retrouver un personnage principal qui cherche à faire la lumière sur son passé. Joe, professeur d’anglais, revient enseigner au lycée d’Arnhill, sa ville natale. Il revient avec l’envie de découvrir une bonne fois pour toute ce qui s’est passé plus de 20 ans auparavant lors de la disparition de sa petite soeur de 8 ans. Tout au long du livre, des flashbacks nous ramènerons aux évènements qui se sont passés alors qu’il était un jeune adolescent.

Au cours de ma lecture, je me suis laissée immergée dans cette toute petite ville anglaise et sa communauté pleine de secrets. Elle m’a rappelé le plaisir que j’avais eu à la lecture de L’outsider de Stephen King. Une ville où tout le monde se connait, où les non-dits sont légions et où les secrets doivent rester enfouis très profondément.

Un suspens incroyable

Je ne vais volontairement pas m’étendre sur l’intrigue et vous laisser uniquement la 4ème de couverture. Car, pour une fois, cette 4ème de couverture rempli très bien son rôle car elle suscite l’intérêt mais ne nous dévoile qu’une infime partie de l’histoire. Clairement, je ne m’attendais pas DU TOUT à ce que l’intrigue prenne une direction pareille. J’ai très vite senti au début de ma lecture que les choses n’allaient pas être celles que j’attendais… Pour mon plus grand plaisir.

C.J Tudor joue avec nos nerfs, avec notre capacité à nous projeter, à imaginer. Petit à petit, elle nous emmène sur les traces d’une histoire ancienne, oubliée, enterrée loin sous la ville. L’auteure joue habilement avec le mélange des genres. Ce roman est clairement un thriller mais il flirte intelligemment avec d’autres registres de la littérature noire. C’est plus qu’une excellente surprise. Il faut le lire pour comprendre, pour le croire.

Personne n’est le bienvenu à Arnhill. C’est un endroit glacial, sombre, aigre, renfermé sur lui-même, qui voit les visiteurs d’un mauvais oeil. A la fois stoïque, inébranlable et fatigué. C’est le genre de village qui vous accueille d’un regard de biais et salue votre départ d’un crachat dégoûté.

En bref

En l’espace de seulement deux romans, C.J Tudor a su se créer un style et un univers propre. Rien que pour ça je dis bravo. Si L’homme craie m’avait plu, La disparition d’Annie Thorne m’a littéralement conquise. L’auteur n’a cessé de me surprendre tout au long de ma lecture. Dans la presse spécialisée, beaucoup disent qu’elle serait « la Stephen King britannique ». Si en temps normal ce genre de comparaison m’agace, je dois avouer que cette fois l’expression est plutôt juste. C.J Tudor sait créer des univers oppressants, mystérieux, poisseux qui nous entrainent petit à petit dans l’obscurité et la folie. Clairement, à l’avenir, je ne manquerai aucune de ses prochaines parutions. Vous l’aurez compris, je vous recommande plus que chaudement cette lecture.