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Roman

Les galeries hurlantes de Jean-Marc Dhainaut

Il y a des maisons d’éditions avec lesquelles vous savez que vous ne serez jamais déçu(e)s. C’est le cas avec Taurnada. Leur collection « L’ombre des mots » offre toujours de très belles découvertes. La règle se confirme encore une fois avec leur dernière parution : Les galeries hurlantes.

On ne va pas se mentir, sur le thème des hantises, les vrais bons romans se font rares. D’ailleurs, ma dernière lecture en date dans ce registre, La maison des oubliés de Peter James, fût une grosse déception. Mais ici, tout sonne juste et c’est un vrai plaisir de lecture.

4ème de couverture

Karine, dix ans, joue avec un ami imaginaire. Tout ce qu’elle sait, c’est son âge et qu’il n’aime pas Alan Lambin, le spécialiste en paranormal que son père, désemparé et dépassé par une succession de phénomènes étranges, a appelé à l’aide.
Et si l’origine de tout cela se trouvait dans les anciennes galeries minières existant toujours sous ce village du Nord ? Le seul moyen d’accéder à ce dédale oublié de tous serait les sous-sols d’un hôpital abandonné et hanté par le souvenir de tous ceux qui y laissèrent leur vie, un matin d’hiver, treize ans plus tôt.

Classique…

Jean-Marc Dhainaut n’en est pas à son coup d’essai dans l’écriture horrifique puisque Les galeries hurlantes, fait partie d’une série. La saga d’Alan Lambin, enquêteur en paranormal. Je n’avais pas lu les précédents tomes (je regrette d’ailleurs…) mais cela n’a en rien entaché ma compréhension de l’histoire.

J’ai donc fait la rencontre d’Alan Lambin, installé en Bretagne avec sa femme Mina. Ils forment un couple assez similaire au célèbre couple Warren. Un duo qu’enquêteurs paranormaux complémentaires. Lui essai de rester rationnel et oeuvre conjointement avec de nombreuses techniques scientifiques. Elle, médium attache beaucoup d’importance au spirituel et à l’inexplicable. Alors qu’un été pluvieux s’éternise dans la région bretonne (on ne fait aucun commentaire !!), un nouveau cas vient à eux. Etienne Delbique, vit seul avec sa petite fille Karine et sa belle-mère sénile, depuis la disparition de sa femme 2 ans plus tôt. 2 ans que leur maison s’est transformée en un véritable cauchemar. Des bruits nocturnes, des objets qui se déplacent et qui s’animent, des courants d’air et cet ami pas si imaginaire avec qui discute sa fille.

Proche de devenir fou, Etienne a perdu son travail et sombré dans l’alcool. Alan Lambin est son seul espoir. Mais pour une fois, Alan fera le déplacement vers la région minière du Nord sans sa femme, souffrante. Lorsqu’il arrive dans la maison d’Etienne, sur le territoire Coron, il comprend vite que des forces étranges sont effectivement à l’oeuvre.

… mais pas tant

La force de ce roman est tout simplement qu’il n’est pas une succession de clichés du genre. Jean-Marc Dhainaut a su créer des personnages profondément humains loin de toute caricature. J’ai vraiment été émue par Etienne, ce père de famille désœuvré par les phénomènes qui assaillent et détruisent petit à petit sa famille.

De plus, loin d’enfermer son histoire entre les murs de la maison, l’auteur nous amène à découvrir toute l’histoire des anciens mineurs du Nord. Car aux abords de la maison d’Etienne, se trouve l’entrée d’une ancienne mine qui 13 ans plus tôt a vu ses galeries s’enflammer et des dizaines de mineurs perdre la vie. Les passages dans la mine abandonnée sont particulièrement oppressants, presque suffoquant. D’ailleurs je remercie l’ampoule ma lampe de chevet qui a eu la gentillesse de vaciller lors de la lecture de l’un de ces passages…

Plus qu’une histoire de hantise et de mémoire des lieux, c’est l’histoire de toute une époque toute une région qui sert de cadre à ce roman. Un véritable hommage à la région du Nord et aux familles de mineurs qui ont laissé une empreinte éternelle en ces lieux. Passionné d’Histoire et de légendes, l’auteur nous offre une histoire profonde, pleine de réalisme malgré le décor paranormal du récit. D’ailleurs, en bonne bretonne, j’ai adoré ses références aux légendes bretonnes et notamment à l’Ankou, messager de la mort, si connu des vieux bretons.

Chacun supposait les maisons hantées comme étant systématiquement sinistres de l’extérieur, s’imaginant les caves sombres tellement prisées des fantômes, oubliant que n’importe quelle pièce, si elle pouvait parler, raconterait chaque nuit où elle fut traversée par d’étranges visiteurs.

En bref

Je suis vraiment extrêmement difficile avec les romans horrifiques. Il s’agit du genre littéraire qui peut le plus souvent m’apporter de la déception. Alors, quel plaisir d’avoir découvert ce roman. Tout est présent pour un cocktail détonnant : les frissons, la peur, l’atmosphère, les lieux, les émotions. Un postulat de départ classique qui prend par la suite une tournure complexe et travaillée. L’histoire est parfaitement menée, les personnages suscitent l’émotion et la fin, qui nous amène de surprise en surprise, m’a serré le cœur bien plus d’une fois. Ami(e)s amateurs de livres d’horreur, je vous le recommande très chaudement !