Avant d’entamer cette chronique, je souhaite éclaircir un point afin d’éviter tout malentendu en commentaire. La chronique de ce roman sera totalement apolitique et je vais vous parler de ce livre pour ce qu’il est, c’est à dire un roman de fiction.
J’ai découvert ce roman en lecture commune avec ma copine blogueuse Anaïs du blog Anaïs Serial Lectrice. Vous pouvez retrouver sa chronique en suivant ce lien.
L’avis d’Anaïs, extrait : « Si la société dans laquelle vous vivez est un peu anxiogène pour vous, pas de doute que vous allez avoir quelques sueurs froides à la lecture de Guerilla, et la furieuse envie de partir loin, loin, très loin ! […] Après une lecture pareille, j’ai juste envie de prendre mon passeport et quelques affaires, et partir acheter une maison au fond d’un fjord islandais pour aller y élever des moutons, loin de toute civilisation… »
4ème de couverture
Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément.
La cité s’embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose.
Forces de l’ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos.
Rapidement, réseaux électriques et hydrauliques tombés, faute d’approvisionnements, d’ordre, de moyens de communication, de transports et de secours, la déferlante gagne la campagne, la société vole en éclats et les villes sont la proie de violences, de pillages et de gigantesques incendies. Des terroristes, dépassés par les troubles, déclenchent des actions de grande ampleur depuis les terres, la mer et le ciel.
Les jours d’après
Guerilla nous place en France, dans un avenir indéfini. Lors d’une intervention policière dans une cité sensible de la banlieue parisienne, les évènements dérapent. Alors qu’un policier est rué de coups par des caïds, son collègue sort son arme de service et tire. 4 morts au total. 3 jeunes de la cité et un policier. Dans les heures qui suivent, les cités parisiennes s’embrasent. La guerre est déclarée. Petit à petit, le poison de la violence gagne les rues. Les casseurs défigurent les villes, les actes de violence et de mise à mort se multiplient. La folie gagne également les campagnes. Alors que l’Etat et le gouvernement perdent pied et ne parviennent plus à contrôler la situation, les différentes cellules terroristes en sommeil sur le territoire sont activées.
Le roman se déroule sur 3 jours. Seulement trois petites journées durant lesquels tout va basculer. 3 jours pour transformer la France en un vaste territoire en guerre sans eau, ni électricité. Certaines scènes sont véritablement brutales, sanglantes, terrifiantes tant la violence des actes est gratuite. Une folie sanguinaire et barbare de près de 300 pages.
Un manque d’équilibre
L’avenir de la France, personne ne le connait. Laurent Obertone a choisi, dans ce roman, de donner au pays un avenir très sombre. Dans Guerilla, la population tout entière semble endoctrinée dans un schéma de pensée. Presque comme dans un pays en dictature, une pensée unique domine imposée par l’Etat mais aussi les médias. La parole est uniforme, les gens semblent apathiques tels des pantins vivants selon des règles établies dans les hautes sphères politiques. L’Etat a mis en place les lois du très-bien-vivre-ensemble et chacun doit s’y plier coûte que coûte.
Laurent Obertone met en scène un panel varié de personnages. Un ancien militaire à la retraite qui rêve de reprendre les armes. Une blogueuse fils à papa qui pense pouvoir changer le monde avec sa bien-pensance (j’ai rarement autant détesté un personnage tant cette fille est puérile et agaçante). Des jeunes de banlieue radicalisés et enclin à la pire des violences. Les personnages sont bien souvent très poussés dans la caricature. Les traits sont forcés, sans doute pour donner aussi plus de gravité à la situation. Néanmoins, cet aspect beaucoup trop tranché des personnages et de leurs actes m’a parfois dérangé. J’aurais aimé plus de subtilité. Dans la vie, rien n’est tout blanc ou tout noir. Or, dans le roman, c’est un peu trop le cas. Même si la fin du livre, au travers d’un personnage en particulier, redonne un peu d’équilibre à l’ensemble, la globalité du roman aura été un peu trop manichéenne à mes yeux.
En bref
Guerilla est un roman totalement atypique. Sur le plan de l’action et de la narration, je n’ai absolument rien à redire. Le livre se dévore en quelques heures. La plume d’Obertone est précise, incisive et nous plonge au plus près de l’action et de l’horreur. Une dystopie effrayante, oppressante qui vous fera forcément réfléchir. J’aurais cependant aimé un peu plus de subtilité dans la toile de fond. Il est clair que la casquette de journaliste de l’auteur se retrouve dans cette fiction mais ce n’est pas forcément ce que je recherche dans un roman.
Je suis contente néanmoins de m’être enfin fait mon avis sur ce roman. Captivant ? Oui. Dérangeant ? Sans doute. Prémonitoire ? Je n’espère pas. Si comme moi, ce livre et ce qui en est dit, vous intrigue alors faites vous votre propre avis. On est jamais mieux servi que par soi-même 😉
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