Des BD j’en ai un joli petit nombre dans ma bibliothèque et je suis loin de les avoir toutes lues. C’était le cas pour R.I.P qui trainait sur mon étagère depuis près de 6 mois. Alors un matin au petit-dej, avec mon café et un pain au chocolat (oui chez moi c’est pain au chocolat) j’ai sorti cet album glauque et sordide pour bien démarrer la journée.
Voici donc mon avis sur Derrick, Je ne survivrai pas à la mort, premier tome de la série R.I.P publiée aux éditions Petit à petit.
4ème de couverture
Tu veux savoir ce que je fous de mes journées ? Attends un peu que je te raconte. Ca vaut pas un cachou ma vie, mais je suis prêt à parier que tu tiendras pas jusqu’au bout.
Tout travail mérite salaire
Ils sont six. Six à effectuer un travail totalement hors du commun. Quand des personnes sans famille, sans descendance sont retrouvées mortes chez elles, cet escadron de la mort entre en jeu. Ils sont chargés de fouiller le domicile à la recherche d’objets de valeurs qui seront vendus aux enchères. Leur quotidien, payé une misère, c’est la mort. Mais pas n’importe quelle mort. La mort putride, qui sent la décomposition, les insectes qui grouillent et les corps gonflés par les gaz.
Dans ce premier tome, Gaet’s, le scénariste, se concentre sur l’histoire de Derrick. Une vieille épave rongée par l’alcool et la clope qui fait ce boulot de plus en plus difficilement. Sa seule consolation : ramener chez lui les boites de conserves et les rouleaux de PQ retrouvés dans les habitations. Une maigre consolation pour un travail aussi ignoble. Mais Derrick va peut être essayer de changer la donne…
L’album se lit tout seul, d’une traite. A chaque nouvelle page, j’étais hypnotisée par les planches (on en reparle juste après) et par ce scénario qui nous tient en haleine de la première page jusqu’à un final inattendu.
Vous voulez du glauque ?
En bande-dessiné, le scénario n’est rien s’il n’est pas accompagné de dessins à la hauteur. Ici, le style de Julien Monier est non seulement magnifique mais il donne une véritable profondeur à l’histoire. En partant d’une base réaliste, il ajoute des pointes de caricatures qui donnent un aspect très particulier à son dessin.
Sous son crayon, les cadavres en décomposition ne choquent presque pas. Ils s’intègrent naturellement dans les planches et ces scènes de travail. La mise en couleurs, très froide, renforce l’ambiance glauque, putride et oppressante du récit. J’avais presque l’impression de sentir les mouches voler autour de moi en tournant les pages.
En bref
R.I.P est une série on ne peut plus originale au scénario très travaillé. Gaet’s nous propose une histoire captivante qui parvient à nous surprendre avec son final glaçant. Quant à Julien Monier, ses dessins au style très particulier renforce l’atmosphère macabre de l’histoire. La collaboration de ses deux professionnels est presque une providence tant le résultat frôle la perfection. On est dans le glauque et le sordide mais entre leurs mains cela en devient presque beau. La mort comme oeuvre d’art.
La série R.I.P est prévue en 6 tomes. Chaque album se focalisera sur l’un des membres de l’équipe. Le tome 2 qui se concentrera sur le personnage de Maurice sortira à la fin du mois d’Août. Celui-ci il ne trainera pas 6 mois sur mon étagère !