Roman

Un couple irréprochable d’Alafair Burke

Le thriller domestique, ce registre tellement casse-gueule. J’en parlais dans le tout premier épisode de mon podcast d’ailleurs. Le problème avec le thriller domestique, c’est qu’il est souvent très difficile pour l’auteur de s’absoudre d’un grand nombre des clichés du genre. Si je dois être complètement honnête, je dois avouer, qu’à présent, je me lance souvent à reculons dans ce genre de lecture. Mais, Un couple irréprochable avait eu de bons retours alors j’ai voulu lui laisser une chance. Alors, verdict ?

4ème de couverture

« EN UN INSTANT, JE SUIS DEVENUE CELLE QUE J’ÉTAIS CENSÉE ÊTRE DEPUIS LE DÉBUT : L’ÉPOUSE QUI MENT POUR PROTÉGER SON MARI. »

Angela Powell est en apparence une femme comblée. Elle mène une vie confortable avec Jason, un brillant professeur d’économie devenu une personnalité médiatique, et leur fils de treize ans. Mais leur bonheur de façade se lézarde lorsque l’une des stagiaires de son mari dépose plainte contre lui pour comportement déplacé, puis qu’une de ses collaboratrices l’accuse de viol. De quoi donner à Angela l’impression qu’elle ne connaît peut-être pas si bien celui qui partage sa vie. Pourtant, face à l’obstination d’une enquêtrice coriace, elle choisit quand même de jouer son rôle d’épouse et de le défendre, envers et contre tout.
La disparition soudaine d’une des deux jeunes femmes donne cependant une autre dimension à l’affaire. Tandis que la presse se repaît du scandale, Angela est tiraillée entre la honte, le doute et le besoin de préserver un sombre secret…

Un thriller psychologique sans concession sur les faux-semblants conjugaux et les profondeurs inavouables de l’âme humaine.

Bonjour, moi c’est Stéréotype et vous ?

Le point départ de ce roman ? Angela, une fille qui vient d’une famille pas très riche, à qui il est arrivé des choses terribles et qui est tombée sur le prince charmant pour la consoler. Ce sauveur sur son cheval blanc l’a bien sûr épousée et a accepté son fil comme si c’était le sien. Bien évidemment, ce mari, Jason est riche, très riche grâce à ses multiples activités d’économistes. Mais les apparences sont bien souvent trompeuses…. BLABLABLABLABLA….

Bref, je pourrais continuer extrêmement longtemps comme ça. Tous les personnages sont d’une caricature assez hallucinante. Angela, je lui collerais des baffes à se déprécier toutes les deux lignes parce qu’elle n’a pas fait de grandes études comme son mari. Jason, pareil, à travers les pages on sent que le mec aurait pu jouer dans une pub Colgate. Un personnage de cire, un robot. Sauf que le gentil mari adorable va être accusé de harcèlement par une stagiaire puis de viol par une associée. Et oui, vas-y que ça surfe sur le mouvement MeToo avec ses gros sabots !

Franchement, toute cette lecture était épuisante de caricatures et j’aurais tout donner pour voir chacun des personnages étripés un à un au fil des chapitres. Mais…

On prend les décisions qu’il faut au moment où il le faut, et ensuite on va de l’avant. C’est une question d’instinct. De survie.

Une « bonne » intrigue

Vous savez de quoi je parle quand je vous évoque des moments où vous videz compulsivement le paquet de Pépito ou le sachet de fraises Tagada. Vous savez que ce n’est pas bon pour vous, que sur le plan nutritif c’est atroce, mais vous continuer sans pouvoir vous arrêter. Et bien c’est ce qui s’est passé entre moi et ce roman. Je levais les yeux au ciel cinq fois par page et pourtant je ne pouvais m’empêcher de continuer. Il faut le reconnaître, l’auteure est très forte pour capter notre attention.

Alafair Burke a su construire une intrigue très subtilement dosée, fluide et équilibrée. La petite pointe de juridique au fil du récit était très appréciable et apportait une dose de réalisme salvatrice. Une fois les premiers chapitres lus, j’avais vraiment envie de connaître le dénouement et malgré les énormes défauts de ce roman et de ses personnages je dois reconnaître qu’il a su me retenir jusqu’à la fin sur plus de 400 pages. La fin n’était pas inoubliable mais toutefois cohérente et surprenante.

En bref

Vous excuserez cette chronique au vocabulaire très commun voire un peu facile mais c’est tout ce que m’inspirait ce roman. Cette lecture n’était pas mauvaise mais elle était relativement vide pour moi. Une histoire très vite lue mais aussi très vite oubliée. Une vaste succession de stéréotypes et de sujets dans l’air du temps sans aucune originalité. Il est rare que je sois aussi vindicative envers un roman mais là on est vraiment trop dans la facilité concernant les thématiques. Je désespère de trouver un thriller domestique qui me collera une vraie claque un jour mais je ne perds pas espoir pour autant. Comme toujours, si le roman vous tente, foncez et faites-vous votre propre avis.