Roman

Liquide inflammable de Robert Bryndza

Aujourd’hui direction l’Angleterre avec le troisième tome des aventures d’Erika Foster. Je n’ai pas lu ses précédentes enquêtes (oui je sais je suis chiante à prendre les séries en cours de route) mais ça n’a aucunement dérangé ma découverte. Cela ne m’a pas non plus empêché de cerner la personnalité du personnage principal et de m’y attacher. Comme quoi… C’est possible hein ! (Cf ma chronique précédente).

4ème de couverture

Alors qu’elle sonde les profondeurs d’une vieille carrière inondée à la recherche d’une cargaison de drogue, l’inspectrice Erika Foster fait une macabre découverte : un sac-poubelle renfermant des ossements d’enfant.
Le légiste est formel : le squelette est celui de la petite Jessica Collins, sept ans, dont la disparition en 1990 avait profondément ému l’Angleterre. Un dossier classé sans suite depuis.
Obsédée par ce drame, Erika se jure de faire toute la lumière.
Mais entre la pression de sa hiérarchie, l’effervescence des médias alléchés par ce sordide rebondissement et le silence de la famille Collins, la flic entêtée sent rapidement qu’elle a mis les pieds dans une affaire complexe, aux ramifications aussi noires qu’étonnantes… et dangereuses.
L’eau est un parfait tombeau. Et l’on ne devrait jamais déranger ceux qui y sont engloutis.

A la sauce anglaise

Un petit squelette d’enfant retrouvé au fond de l’eau, dans une carrière abandonnée. Un petit squelette d’enfant qui fait ressortir des cartons une affaire vieille de 26 ans qui avait meurtri l’Angleterre : la disparition de la petite Jessica Collins. Vous allez me dire : « Ouai ok Angie c’est une histoire de cold-case habituelle quoi !  » Oui, on est d’accord. Mais quelle intrigue et quel cold-case ! Dès les premières pages, j’ai ressenti une atmosphère et une ambiance que j’adore dans certaines séries anglaises (je pourrais vous citer les excellentes Luther ou Happy Valley) : un sud de l’Angleterre pluvieux, une Detective Chief Inspector investie comme une lionne dans son enquête, des salles de crises en effervescence et un flegme comme seuls les anglais en ont le secret.

Très rapidement, l’auteur m’a prise dans ses filets. Sous un « banal » cold-case se cache une enquête complexe, travaillée et extrêmement bien ficelée. Malgré un rythme pas forcément des plus vifs, les pages se tournent à une vitesse folle tant l’histoire est passionnante. J’en ai fait un paquet de suppositions au fil des chapitres, mais aucune n’était la bonne. La fin était surprenante, intelligente et touchante. Dans ce roman, tout est dosé avec une grande justesse, l’action, l’émotion, les phases de recherches. Porté par un style travaillé sans jamais être lourd, la fluidité de la plume de Robert Brynzda m’a accompagné comme lors d’une séance d’hypnose. J’étais plongé dans les pages sans réussir à en ressortir.

Et puis Erika ! La DCI (Detective Chief Inspector) Erika Foster est clairement une magnifique découverte. Femme flic investie, pro, respectée et à la vivacité d’esprit remarquable, Erika est aussi pleine d’humanité. J’ai très vite su m’intéresser à elle, à son enquête mais aussi sa vie privée, un peu cabossée. Un vrai bon personnage qu’on a envie de retrouver dans de prochaines enquêtes.

Malgré toutes ses années d’expérience, elle était secouée. Chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle revoyait le minuscule crâne, avec ses mèches de cheveux et ses orbites vides. Des questions se bousculaient dans son esprit. Qui cacherait un corps d’enfant au fond de la carrière ? Une histoire de gangs, peut-être ?

En bref

Liquide inflammable cache, sous un synopsis assez classique, une intrigue captivante et maîtrisée de bout en bout. Avec son suspens constant et ses personnages travaillés et attachants, le roman capte l’attention de son lecteur dès les premières lignes. Les thématiques en jeu comme celles de la perte d’un enfant, de la pédophilie, du deuil et de la vengeance sont réellement violentes et oppressantes. C’est une lecture rude, mais néanmoins hypnotique. J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture et je vous recommande cette enquête – pas forcément révolutionnaire – mais vraiment efficace, travaillée et passionnante.