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Roman

A même la peau de Lisa Gardner, un polar sur les liens du sang

Lisa Gardner, c’est un peu la reine du polar Outre-Atlantique. Pourtant je ne l’ai découverte que l’année passée. On m’avait prêté La Famille Parfaite, un de ses romans qui datait de 2016. J’avais eu beaucoup de mal à me positionner. J’avais bien aimé mais sans plus. Ça manquait un peu de profondeur à mes yeux. Mais vu qu’il ne faut jamais rester sur la première impression, j’ai décidé de me lancer dans la lecture de son tout nouveau roman, A même la peau.

4ème de couverture

Fille d’un tueur en série et sœur d’une meurtrière à 14 ans, Adeline est devenue médecin, comme son père adoptif. Sa spécialité : la douleur, qu’une anomalie génétique l’empêche pourtant de ressentir. C’est dans son cabinet qu’elle rencontre l’inspectrice DD Warren, blessée à l’épaule sur une scène de crime. Elle a été poussée dans l’escalier mais n’a aucun
souvenir de ce qui s’est passé. Alors qu’elle se laisse doucement séduire par les méthodes de sa thérapeute, DD Warren découvre que les meurtres sur lesquels elle enquête, des jeunes femmes écorchées, ressemblent étrangement à ceux commis par le père d’Adeline il y a plus de vingt ans…

Des meurtres mais pas que

Soyons honnête en alentours de la page 3 j’ai eu très très peur. Quand j’ai vu apparaître toujours ces mêmes redondances sur les tueurs en séries, leur enfance occupée à mutiler des animaux, le tout enveloppé de convenance et de déjà vu, j’ai vraiment eu très peur. Mais j’ai continué et heureusement ! Parce qu’avec le recul je pense que justement l’auteure à voulu balayer d’un revers de main tous les clichés habituels dès le tout début du roman. Et pour ça merci !

Une fois lancée j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter et j’ai dévoré ce livre en deux jours. Les thématiques abordées m’ont beaucoup touchée. Notamment la gestion de la douleur chronique au travers de la thérapie de l’inspectrice de police. J’ai même appris des méthodes et théories psychiatriques très intéressantes dans le domaine de la douleur par la même occasion.

L’inspectrice DD Warren (personnage récurrent des romans de Lisa Gardner) forme un excellent duo avec la psychiatre Adeline Glen. Toutefois mon duo préféré reste celui que forme Adeline avec sa sœur Shana, incarcérée depuis 30 ans pour un meurtre sordide. La personnalité de Shana est tout simplement démoniaque, c’est une manipulatrice hors pair et cela vaut envers sa sœur, mais aussi envers le lecteur…

Soif de sang de père en fille

Enfin, la grande ligne directrice de ce thriller policier très bien ficelé c’est l’héritage. Et dans le cas de cette histoire, l’héritage sanglant que Harry Day, tueur en série cruel et abominable a légué à ses filles. Shana a passé sa vie en prison après avoir perpétré son premier meurtre à 14 ans. Adeline, elle, a eu la chance d’être adoptée par un grand chercheur, de suivre des études de médecine et d’échapper à ce passé familial sanglant. On devrait se dire que tout ça est loin derrière elle, et pourtant c’est plus compliqué que cela. Le livre pose les questions de l’héritage génétique de la violence, mais aussi de l’éducation et de la socialisation primaire qui dit que pour un enfant tout se joue durant les 4 premières années de sa vie.

C’est une facette de l’histoire que j’ai trouvé captivante et qui dessert très bien l’intrigue dans le sens où les personnages sont beaucoup moins manichéens que ce que l’on pourrait croire en apparence.

« La douleur est une chance, expliquai-je posément. C’est le premier mécanisme de défense de votre organisme. Pour l’instant, vous êtes incapable de le voir. Soit vous l’engueulez, soit vous essayez de l’ignorer complètement. En réaction, elle rugit encore plus fort parce qu’elle a besoin d’attirer votre attention. »

En bref

Si La famille parfaite m’avait un peu laissée de marbre, ce n’est pas du tout le cas de ce dernier roman de Lisa Gardner. J’ai eu beaucoup de mal à fermer ma liseuse alors qu’il était 2 heures du matin. J’ai été vraiment conquise par ces deux femmes que tout oppose et qui vont collaborer pour trouver ce tueur écorcheur de femmes. Comme souvent, j’ai trouvé que la fin et la résolution n’était pas parfaite. Mais je suis très difficile concernant les révélations finales. N’hésitez pas à vous procurer cet excellent thriller policier de début d’année.