Roman

Bilan lecture – Septembre 2019

Septembre, ce mois de transition entre le climatiseur et le plaid en pilou-pilou. Les derniers barbecues, les premières raclettes et cet irrésistible besoin de regarder pour la 154ème fois l’intégrale d’Harry Potter. Bref je m’égare, mais quand il s’agit de parler de l’automne, ma saison préférée, je suis intarissable.

Une dernière digression : septembre fut aussi le mois du lancement de mon émission podcast dédiée à la littérature noire : Polar Avenue. Merci à tous pour vos encouragements, vos mots et l’accueil incroyable que vous avez fait à l’émission. Je n’en reviens toujours pas.

Aller, on passe au bilan ! Ce mois-ci, 9 romans pour « un résultat très hétérogène » comme dirait le prof qui partage ma vie. Du coup de cœur à la déception je vous résume tout !

Les Félicitations #coupdecoeur

Les refuges de Jérôme Loubry (Calmann-Levy) : rarement un auteur m’aura autant transportée, bluffée dans un thriller psychologique. Je suis allée de surprises en surprises, portée par une plume et une atmosphère des plus sublimes. C’est l’incontournable de cette rentrée littéraire dans la catégorie thriller psychologique. Clairement, il y un avant et un après cette lecture. Jérôme Loubry a mis la barre très très haut dans ce registre.

Une cosmologie de monstres de Shaun Hamill (Albin Michel Imaginaire) : un roman fantastique qui me laissera une empreinte aussi indélébile qu’un Shining ou un Simetierre. Oui, j’ai pesé mes mots et je maintiens ce que je viens de dire. A découvrir absolument, pour les amateurs de fantastique mais aussi pour tous les autres. Une ode à la pop-culture, une ode au grand Lovecraft et plus que tout une ode à la famille.

Les très belles découvertes

Guérilla, Le temps des barbares de Laurent Obertone (Ring) : A l’heure où je rédige ce bilan, je sors à peine de cette lecture et je n’ai toujours pas les mots pour écrire la chronique qui va avec. Si le premier tome de Guérilla m’avait scotchée, ce second tome m’a mise KO. Un uppercut monumental avec la suite de cette dystopie effrayante, plausible et extrêmement lucide sur bien des aspects. A lire ou à découvrir absolument.

Semiosis de Sue Burke (Albin Michel Imaginaire) : ma seule lecture science-fiction de la rentrée pour le moment, mais quelle lecture ! Ce planet-opera, qui se déroule sur plusieurs décennies, est tout simplement majestueux. A chaque génération de colons, on en découvre un peu plus sur cette « nouvelle Terre » et ses formes de vies incroyables. Une plume magnifique et une narration maîtrisée, tout est dosé à la perfection. Une sublime découverte qui, une fois de plus, me conforte sur le fait que ça a du bon de diversifier ses lectures.

La dame de Reykjavík de Ragnar Jonasson (La Martinière Littérature) : j’ai traîné des mois et des mois pour lire ce polar scandinave encensé par les lecteurs et la critique. Mais comme on dit : mieux vaut tard que jamais. La dame de Reykjavík est un magnifique roman au croisement de la littérature noire et de la littérature blanche. Une histoire sombre, pleine d’humanité, portée par un personnage extrêmement touchant. Il me tarde de découvrir le prochain tome de cette saga.

Le festin du serpent de Ghislain Gilberti (Pocket) : un mois sans lire du Gilberti c’est vraiment le maximum que je peux supporter. Je me demande d’ailleurs comment je vais tenir quand j’aurais fini de lire les deux derniers qu’il me reste et qu’il faudra attendre 2020… Bref, ne parlons pas des choses qui fâchent. Avec Le festin du serpent, j’ai replongé dans le passé de Cécile Sanchez, la Cécile d’avant La trilogie des ombres et quel bonheur ! Quelle maîtrise ! L’écriture de Gilberti est vraiment unique. Il n’y a que lui qui est capable de retranscrire l’action avec autant de justesse, de détails et d’émotions. Je n’ai qu’une hâte, c’est d’attaquer prochainement Le baptême des ténèbres.

Liquide inflammable de Robert Bryndza (Belfond) : quand on dit d’une intrigue qu’elle est relativement classique ce n’est pas forcément péjoratif, loin de là. Avec cette histoire de cold-case sans grande révolution, j’ai vraiment pris mon pied. Une enquête complète, travaillée et maîtrisée qui a presque quelque chose d’hypnotisant. Comme quoi, il y a des valeurs sûres en littérature noire. Les bons gros cold-case palpitants en font partie. Une plume à découvrir absolument si ce n’est pas déjà fait.

Les bons moments

L’accident de l’A35 de Graeme Macrae Burnet (Sonatine) : avec ce polar à l’ancienne, je suis un peu passée par tous les états. L’enquête était non seulement très lente mais également relativement en retrait. C’est presque une fresque sociétale plus qu’une enquête de police qui nous est livrée ici. Si certains chapitres sont passionnants malgré les scènes quotidiennes et banales qui y sont décrites, d’autres tirent vraiment sur la longueur. La fin du roman aura été un peu rude et j’ai dû y mettre toute ma volonté pour ne pas décrocher. Néanmoins un thriller original, à l’écrire très travaillée.

Les déceptions

L’île du Diable de Nicolas Beuglet (XO Editions) : vous devez me trouver dure à mettre ce roman dans cette dernière catégorie alors que je vous ai dit que je l’avais lu en quelques heures. Je pense que ma déception est due en partie au fait que j’avais entendu tellement de bien de cet auteur et de ses précédents romans que je m’attendais vraiment à autre chose, à plus de « panache ». Une lecture certes addictive mais bien trop expéditive. Seulement quelques jours après avoir refermé le roman, je n’en garde déjà plus beaucoup de souvenirs. Je retenterai tout de même l’expérience avec les précédents romans de Nicolas Beuglet.

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