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BD/Manga

L’enfant et le maudit de Nagabe

Un peu moins de 6 mois après la création de ce blog, je publie enfin une première chronique manga. Il m’en aura fallu du temps. Il faut dire que le manga n’est pas forcément mon format de prédilection. Les longues séries me font souvent un peu peur. Lire du manga ça prend du temps et surtout de la place dans la bibliothèque. Mais dernièrement, j’ai eu envie d’en relire sur des registres bien précis comme l’horreur, le fantastique, le thriller. Ne pas non plus trop sortir de mes addictions habituelles en fait… Pour cette première chronique manga, je vous parle de L’enfant et le maudit du jeune mangaka tokyoïte, Nagabe.

4ème de couverture

Il existe deux mondes : L’Intérieur, où vivent les humains, et L’Extérieur qui est le repaire de créatures maudites. Quiconque serait touché par l’un de ces monstres serait maudit à tout jamais et chassé du pays des hommes. 
C’est pourtant dans ce monde sombre que vit la petite humaine prénommée Sheeva. 
Elle a été recueillie par une créature non humaine qu’elle appelle le Professeur. 
Il veille sur elle et lui interdit tout contact avec les autres créatures de L’Extérieur. Il lui cache la terrible vérité de son abandon et n’ose lui dire que personne ne viendra la chercher… 
Ils sont aussi différents que le jour et la nuit… Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux…

Au carrefour des frères Grimm et de Tim Burton

Je pense que le genre qui s’apparenterait le plus à ce seinen est celui du conte. L’amitié impossible entre cette petite fille et ce monstre maudit n’est pas sans rappeler certains contes occidentaux ou certains personnages de Tim Burton ou Guillermo del Toro. S’inspirant également du folklore japonais, Nagabe nous offre ici un manga à la fois sombre et plein de tendresse.

Dans ce monde divisé en deux entre le pays de l’Intérieur et celui de l’Extérieur, les habitants ne communiquent pas. Les humains de l’Intérieur se tiennent éloignés des monstres maudits de l’Extérieur porteurs d’une terrible malédiction. Pourtant la rencontre de la petite Sheeva et du Professeur va modifier cet ordre établi. Leur histoire forme une véritable bulle de douceur dans ce monde complètement déchiré.

Sheeva est une petite fille abandonnée, convoitée par les humains mais aussi par les maudits pour une obscure raison de prophétie. Le Professeur n’aura pour unique but que sa protection et son bonheur, même si pour cela il doit s’opposer aux hommes mais aussi aux siens, les monstres noirs de l’Extérieur.

Le noir & blanc

Bien évidemment, ce manga est porteur d’un message. Celui de la tolérance, de la peur et de la méfiance irrationnelle envers l’étranger. Sheeva, cette petite fille à l’âme pure et innocente va incarner le connecteur entre ces populations que tout oppose et qui se fuient. L’enfance est ici synonyme de candeur mais aussi de bienveillance.

Comme dans la majorité des cas, ce manga est en noir et blanc. Mais ici, cette opposition de ton est poussée à son paroxysme pour accentuer la division entre les deux mondes. Les dessins sont détaillés, mystérieux et chaque page apporte son moment de curiosité.

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En bref

Ce manga fût une magnifique découverte. Moi qui souhaitais remettre un pied dans l’univers du manga, je n’ai pas été déçue. Cette fable très sombre, mais également porteuse d’espoir, est un vrai petit bonheur de lecture. Les pages se tournent à une vitesse folle et les volumes s’enchaînent sans jamais ressentir une impression de tourner en rond. 7 tomes sont d’ores et déjà sortis au Japon et 6 ont été traduits en France aux éditions Komikku. Le nombre total de tomes n’est pas connu mais Nagabe a déjà dit lors d’une interview que la fin de son histoire était déjà décidée. Un manga dont je ne manquerai pas de suivre la sortie des prochains tomes. Je recommande !