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BD/Manga

The Promised Neverland de Kaiu Shirai (Tomes 1 à 8)

Il y a quelques temps, dans le cadre de la diversification de mes lectures, j’ai commencé à engloutir des mangas. Majoritairement, je n’ai lu que des seinen et toujours des histoires assez sombres, des thrillers ou de l’horreur. Alors attention événement incroyable sur ce blog : aujourd’hui je vous parle d’un shonen fantastique.

Pour cette chronique, on embarque pour l’orphelinat de Grace Field House, avec The Promised Neverland publié aux éditions Kazé.

4ème de couverture

Emma, Norman et Ray coulent des jours heureux à l’orphelinat Grace Field House. Entourés de leurs petits frères et soeurs, ils s’épanouissent sous l’attention pleine de tendresse de « Maman », qu’ils considèrent comme leur véritable mère. Mais tout bascule le soir où ils découvrent l’abominable réalité qui se cache derrière la façade de leur vie paisible ! Ils doivent s’échapper, c’est une question de vie ou de mort !

Le renouveau du shonen ?

Je ne sais pas vous, mais moi l’image principale que j’ai du shonen c’est Dragon Ball et One Piece. En bref, des univers remplis de magie, des personnages un peu épileptiques et agaçants qui courent partout et s’extasient en permanence. J’ai donc attaqué la saga The Promised Neverland avec une certaine appréhension… bien vite dissipée.

On arrive à Grace Field House, un orphelinat tout beau tout rose où de nombreux enfants vivent dans le bonheur le plus total, élevés par « Maman ». Ray, Emma et Norman approchent des 12 ans, ce sont les plus âgés et ils s’occupent avec bienveillance des plus petits. Parfois, certains sont adoptés et partent vivre une nouvelle vie. Enfin c’est ce qu’ils croyaient…

[DEBUT DU MINI-SPOIL] Un soir alors qu’une petite fille de 6 ans est emmenée par Maman pour rencontrer ses nouveaux parents, Norman et Emma découvrent la vérité. Cet orphelinat est un élevage et le bétail c’est eux, les enfants. Ils sont produits et élevés pour ensuite être livrés comme nourriture de premier choix à des démons monstrueux. Le plan se met en route, ils doivent fuir, tous ensemble. En quelques pages, on dit adieu à l’univers des bisounours. On parle quand même d’enfants élevés pour servir de nourriture ! [/FIN DU MINI-SPOIL]

Pas de mièvreries

Ce qui m’agace souvent dans le shonen, c’est le côté mièvre des personnages. Ici, avec un groupe d’enfants en première ligne, des tout petits même, on pourrait s’attendre à un certain côté « gnangnan ». Pourtant, l’univers très sombre amène vite les personnages à ne pas s’apitoyer sur leur sort et à faire preuve de maturité malgré leur jeune âge. Dans cet univers, il y a des monstres mais pas de magie, les enfants doivent donc uniquement faire appel à leur intelligence pour sauver leur peau.

Au fil des tomes, le scénariste n’épargne rien à ses personnages et au lecteur par la même occasion. Le monde de The Promised Neverland est dur, impitoyable et rien n’est édulcoré. Ni la mort, ni les blessures.

Comme tout shonen, l’histoire est prévue pour durer et de nombreux rebondissement viennent rythmer les tomes et la lecture. Sur huit tomes, on peut déjà distinguer deux arcs bien distincts qui, bien que drastiquement différents, offrent chacun des atouts à l’histoire.

Un trait fin et réaliste

C’est le dessinateur Posuka Demizu qui tient le crayon de cette série. A première vue un peu simpliste, le dessin regorge en réalité d’une foultitude de détails. Chaque personnage est très vite identifiable et on reconnait rapidement qui est qui malgré le grand nombre d’enfants qui font partie de l’histoire. Moi qui m’attendais à un univers de fleurs et de papillons, j’ai été étonnée par la violence de certaines bulles. C’est brutal, inattendu et l’apparition de ces premiers dessins sanglants vous fera vite sombrer dans la réalité violente de cette histoire.

Au fil des tomes, les décors se diversifiant, Demizu nous dévoile qu’il est capable de nous proposer des univers très variés. Finalement, pour ne pas s’ennuyer à la lecture d’un manga, le dessin est tout aussi important que le scénario. Ici, les deux fonctionnent en harmonie, dans le rythme, le détail et l’émotion.

En bref

J’ai commencé le premier tome sans trop savoir à quoi m’attendre. Peur d’avoir entre les mains un énième shonen trop « kikoo-lol » pour moi. Quelle surprise de trouver dans cette histoire un univers si intelligent, mâture et sans pitié. Très vite je me suis attaché à ces personnages et à leur plan fou pour survivre. C’est complètement addictif. Les 8 tomes se lisent tellement vite sans aucun temps mort. Du coup, je trépigne d’impatience pour lire le 9ème tome qui sortira le 21 août.

Comme dirait Justin, « never say never » 😅. S’il y a quelques semaines vous m’aviez dit que j’aimerai autant un shonen avec des enfants en personnages principaux, je vous aurais traité de fous. Mais bon, tant qu’on me donne une histoire sombre et violente, je suis toujours bonne cliente ! Si comme moi vous êtes un peu réticents à ce type de manga, tentez le coup ! Vous pourriez bien être étonnés.