Attention, alerte « sortie de zone de confort« , et pas qu’un peu. La littérature jeunesse fantastique ce n’est vraiment pas mon kiff. Le young adult et les romances de coloc’ je n’en parle même pas… Il en faut pour tout le monde, mais pas dans ma bibliothèque. Pourquoi je vous dis ça ? Et bien parce que cette saga est un light novel. Un format de roman japonais destiné à un public assez jeune (lycée, jeunes adultes). Donc, de prime abord, ça ne paraissait pas être pour moi. Mais vu qu’on est dans le cadre d’un thriller ésotérique et que j’avais envie d’une histoire diabolique à base de messes noires et de possessions démoniaques j’ai tenté le coup.
Aujourd’hui dans cette chronique je vous parle donc des deux premiers tomes de cette saga ésotérique publiée aux éditions De Saxus.
4ème de couverture
Tome 1 : L’école noire
Les pères Hiraga et Nicholas font partie du Siège des Saints, une institution spéciale du Vatican chargée d’authentifier les miracles. Ensemble, ils enquêtent pour distinguer le vrai du faux grâce à leurs capacités d’analyse exceptionnelles. Leur prochaine mission va les entraîner en Amérique où ils vont se retrouver au coeur d’un complot diabolique. A l’abbaye Saint Rosario, ils se retrouvent à enquêter sur une série de meurtres mystérieux et vont être témoins d’un cas de possession démoniaque.
Mais dans l’ombre, un terrible danger les guette ! Découvrez les enquêtes secrètes du Vatican dans le roman à succès de Rin Fujiki.
Tome 2 : Le jugement de Satan
Les enquêteurs du Vatican face à face avec le Seigneur des Ténèbres !
Dans cette nouvelle affaire, ils sont envoyés dans la petite république africaine de Sofuma à l’église Saint Carmel où repose le corps du prêtre et grand prophète Johannes Jordan. Ce dernier est décédé il y a plus d’un an, mais son corps est resté intact et n’a fait l’objet d’aucun phénomène de décomposition. Miracle ou supercherie ?
Alors que le père Hiraga se passionne pour le cas et s’intègre parfaitement dans l’église africaine, le père Nicholas éprouve un sentiment de malaise grandissant qu’il ne peut expliquer. Une des prophéties de Johannes semble mentionner les deux prêtres du Vatican et la mort prochaine de l’un d’entre eux. Quelle est cette force maléfique qui semble les observer dans l’ombre ?
Un duo qui fonctionne
Dans le registre thriller, nous sommes habitués aux duos de flics, de journalistes, de détectives mais rarement nous avons l’occasion de croiser un duo de prêtres catholiques. Pourtant, étonnement, ça fonctionne, et ça fonctionne même très bien. Au-delà d’être des prêtres envoyés parcourir le monde par le Vatican pour authentifier des miracles, ces deux gars sont des professionnels de l’investigation.
Hiraga est un jeune scientifique japonais méticuleux, un peu rigoriste sur les bords. Son champ de compétences ce sont les microscopes et les éprouvettes. Quant au père Robert Nicholas, cet italien passe ses journées plongé dans les livres anciens, à déchiffrer codes et secrets qui pourraient chambouler le monde entier et la vision de la religion.
Ce duo improbable offre une vraie originalité à cette saga. Leurs dialogues sont très souvent passionnés, pertinents et instructifs. Le vrai point fort de Vatican Examiner Miracle ce sont eux.
L’école noire
Le 1er tome amène nos deux prêtres à se rendre aux Etats-Unis pour étudier un potentiel cas de conception virginale dans un monastère faisant aussi office d’école catholique. Mais, à peine arrivés, un premier meurtre est commis, des religieux développent des stigmates aux mains, une statue de la Vierge se met à pleurer. Le lieu semble possédé par des forces malsaines. Certaines élèves se conduisent étrangement, des rumeurs de messes noires refont surface et les prêtres semblent avoir de nombreux secrets à dissimuler. Miracles ou supercheries criminelles, ce sera à nos deux prêtres de trancher.
J’avais entendu du light novel, que ce format avait pour habitude d’aller à l’essentiel. Quelle ne fut pas ma surprise quand après plus de 100 pages (sur un peu plus de 500) l’intrigue n’avait toujours pas décollé. Mais l’auteur fait le choix de poser trèssss longuement le cadre et notamment les bases de la religion catholique. Il ne faut pas oublier que l’auteur est japonais et que cette religion est extrêmement minoritaire au Japon. Il était donc nécessaire d’expliquer les rites et les croyances de base de cette religion avant de démarrer cette première enquête.
Personnellement, j’ai trouvé ce début beaucoup trop poussif et lent. Si Thomas du blog Tomabooks ne m’avait pas encouragé à poursuivre, cela aurait peut-être été un abandon. Vraiment, il faut s’accrocher avec ce début plus que longuet, mais la suite est très plaisante. L’intrigue est bien menée, intelligente, pleine de rebondissements et la fin agréablement surprenante. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher pendant ma lecture de penser au roman Le nom de la rose d’Umberto Eco.
Le jugement de Satan
Pour ce second tome, direction l’Afrique pour une nouvelle enquête où les deux acolytes doivent étudier un corps qui ne se décompose pas. Changement total d’ambiance avec une chaleur étouffante et un taux d’humidité de 100%. C’est vraiment intéressant, car si l’angle d’approche est toujours l’authentification d’un miracle et une canonisation, le décor culturel est beaucoup plus varié. Dans cette région, rites anciens, sorcellerie et chamanisme sont encore légion. On a donc une plus grande diversification de la thématique que dans le premier tome.
Concernant le rythme, rien à voir. S’il m’a fallu une semaine pour lire le premier volume, seulement deux soirées auront suffi pour engloutir le second. Plus besoin pour l’auteur de poser les bases religieuses, ici l’intrigue décolle directement et on ne tourne plus autour du pot. Que ça fait du bien ! On sent également que l’auteur a pris ses marques. Il nous propose une intrigue de beaucoup plus sombre que le premier tome, les personnages ont également été beaucoup plus creusés. Alors, on reste dans de la littérature jeune public donc ça manque un peu d’hémoglobine à mon goût mais il y a quand même des petits moments bien glauques 🙂
En bref
Cette saga Vatican Miracle Examiner aura donc été une découverte du format light novel pour moi. Un peu déboussolée et relativement ennuyée au début de ma lecture j’ai finalement réussi à bien rentrer dans les intrigues des deux romans. J’ai tout de même une préférence pour le second tome qui se perd beaucoup moins en descriptions et en digressions. D’ailleurs cela se ressent au nombre de pages beaucoup moins important.
Pour ceux que cela intéresse, cette saga est également déclinée au format manga (aux éditions Komikku) et en anime. L’anime est d’ailleurs très bien réalisé. Quant à la version manga, je serais curieuse de la découvrir car je pense qu’elle doit amener un vrai plus à l’histoire grâce aux illustrations.
Une bonne découverte dans tous les cas mais pour les allergiques à la religion, passez votre chemin 😉