hideout-1
BD/Manga

Hideout de Masasumi Kakizaki

En ce moment, je suis dans une période manga. J’ai une culture finalement assez réduite sur ce genre littéraire et j’ai vraiment envie de faire de belles découvertes. Du manga, j’avais l’image d’histoires en dizaines de tomes. Des séries interminables à la fois gouffre de temps mais aussi d’argent. Grossière erreur. Les mangas offrent une multitude de registres mais aussi de formats. Si on trouve bien évidement des séries en dizaines de tomes (coucou One Piece), il existe aussi des seinen one-shot sombres, glauques et percutant. Hideout est l’un d’entre eux.

4ème de couverture

Les ténèbres d’une forêt plongée dans la nuit. Sous une pluie battante, un homme déterminé traque une victime terrifiée. La décision de Seiichi Kirishima est prise : ce soir, il va tuer sa femme.

Pourtant, un an plus tôt, c’était un homme heureux. Écrivain à succès, mari comblé et papa d’un jeune garçon… à l’époque, tout semble lui réussir. Mais ce bonheur sans faille n’est pas éternel. Le jour où son éditeur met fin à leur collaboration, les ténèbres s’immiscent dans la vie du jeune écrivain, vite criblé de dettes. Une terrifiante descente aux enfers commence, au fil des pages de ce qui pourrait bien être son dernier roman…

Une plongée dans l’horreur

Dès les premières pages, Hideout nous met dans l’ambiance et ne laisse planer aucun doute : l’histoire qui va se dérouler sous nos yeux sera terrible. Seiichi Kirishima, écrivain, passe ses vacances sur une île avec sa femme Miki pour officiellement tenter de recoller les morceaux de leur couple brisé. Mais officieusement, il va profiter de ces vacances pour la tuer et lui faire payer le drame familial qui a ruiné leur vie. Alors qu’il s’apprête, en pleine nuit, à lui exploser le crâne à coups de clé à molette au beau milieu de la forêt, elle s’enfuit. La traque les mènera tous les deux au cœur d’une grotte putride abritant l’horreur et le mal. Dans cette descente dans les abîmes, les monstres ne sont pas forcément ceux que l’on croit. La fin est inattendue, surprenante et laisse sur la peau un immense sentiment de malaise en refermant le manga.

Un dessin maîtrisé

Le coup de crayon de Kakizaki est tout bonnement incroyable. Chaque petit détail vient renforcer l’atmosphère malsaine de l’histoire. Des doubles pages, noires, brutales, horribles sont également là pour nous faire frissonner de dégoût. Le mangaka joue également avec les contrastes. Si les moments dans la grotte sont bien évidemment très sombres, les multiples flashbacks racontant le passé familial de Seiichi sont eux dessinés avec beaucoup de blanc et de clarté. Une opposition visuelle très intelligente de l’horreur présente face aux moments de joies révolus.

En bref

Hideout est exactement le genre de manga que je recherchais. Une histoire extrêmement sombre, un huis-clos oppressant, monstrueux sous la forme d’un one-shot. L’histoire d’un drame familial qui mènera un couple à expérimenter le pire. Des personnages hideux et terrifiants qui prennent vie sous le crayon de Kakizaki. Ce manga se lit d’une traite, en apnée, avec seulement une petite lampe sur la table de chevet pour s’imprégner de cette ambiance putride et étouffante. Je recommande !