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Roman

Maxime Chattam : ma monomanie littéraire de 2018

Le 10 mai 2018, vers 20h00 je regardais Quotidien comme tous les soirs et j’ai découvert l’auteur français à succès : Maxime Chattam. Ce jour-là, il venait présenter Ambre, un tout petit roman, préquel de sa série fantastique phare Autre-Monde. Je ne sais pas pourquoi j’étais passée au travers des mailles de son filet avant cette émission. Un auteur de thrillers et de romans fantastiques avec un univers « creepy » très particulier et des millions de livres vendus. J’ai alors acheté un de ses thrillers policier, l’un des premiers, L’âme du Mal. 6 mois plus tard, j’en avais lu 19 de plus et était devenue complètement accro.

Les origines du Mal

Maxime Chattam fait partie de ces boss du thriller qui maîtrisent leur propos de bout en bout. Ayant déjà une formation en criminologie, il n’hésite pas pour chacun de ses romans à s’entourer de professionnels du monde policier, judiciaire et médical et à s’imprégner de faits réels. Après tout, comment décrire de manière aussi précise l’odeur , les sons, l’ambiance durant une autopsie si on ne l’a jamais vécu…

Au travers des 11 thrillers de Maxime Chattam que j’ai lu les mois passés, je l’ai suivi au fil des pages dans sa quête des origines du Mal. Ce dernier est presque érigé au rang d’entité dans l’oeuvre de l’auteur, comme un personnage à part entière. Comment se construit-il ? Comment s’infiltre-t-il dans la personnalité de l’être humain ? Sous quelles formes multiples peut-il frapper ?

J’avais peur de retrouver trop de redondances au fur et à mesure de ses romans et pourtant il n’en est rien. D’une part je m’attache très vite à ses personnages, ce qui fait que je prends un très grand plaisir à les retrouver dans différentes enquêtes. D’autres part j’ai découvert que le Mal n’était pas forcément un méchant tueur en série abusé dans son enfance. Le Mal n’est pas forcément une invention du XXIè siècle, il est ancien et métamorphe. Alors ce Mal, grâce aux romans de Maxime Chattam, je l’ai découvert dans le Paris de l’exposition Universelle de 1900, dans le Paris de nos jours, aux Etats-Unis, dans l’armée, chez les scientifiques. Chez Chattam le Mal est partout est c’est ce qui rend ses livres d’autant plus terrifiants.

Vous l’avez peut être lu sur mes précédentes chroniques mais : je suis très difficile lorsqu’on parle des fins de livre, des résolutions. D’autant plus dans le cas des thrillers. Mais chez Maxime Chattam, je ne trouve quasiment jamais rien à redire. Je suis toujours surprise. Il ne cède jamais à la facilité. On ne devine pas le/la coupable 300 pages avant la fin. La tension est distillée de manière continue, crescendo et le final toujours époustouflant. Je crois que je ne me suis toujours pas remise de la fin de la Conjuration Primitive.

Mes lectures

Je ne vais pas noter les différents romans de Maxime Chattam que j’ai lu ces derniers mois. Mais je vais essayer de vous les présenter rapidement et de vous donner envie de les lire si ce n’est pas déjà fait.

La trilogie du Mal

C’est par ces thrillers policiers que j’ai découvert le Maître. La trilogie du Mal comprend trois romans : L’âme du Mal, In tenebris et Maléfices que je vous conseille de lire dans cet ordre de parution. On suit les aventures de Joshua Brolin, un inspecteur (puis détective) dans la police de Portland après avoir quitté le FBI et le service de profilage. J’avoue que je me suis pris un vraie claque. On ne s’ennuie pas une seconde, rien n’est laissé au hasard et les descriptions servent la compréhension du lecteur sans jamais alourdir le propos. Les scènes sont violentes, sanglantes et les détails tellement réalistes qu’on appréhende presque de lire les lignes suivantes tant on a peur que ce soit pire… Un 4ème tome peut être rattaché à cette trilogie : La promesse des ténèbres qui peut être lu soit après les 3 premiers soit avant In Tenebris.

Le cycle de l’homme et de la vérité

Cette trilogie tient plus du thriller pur que du policier. Au travers de ces 3 histoires, on découvre trois facettes terribles de la noirceur humaine. Un complot ancestral dans Les Archanes du Chaos (un petit côté Da Vinci Code qui m’a tenu en haleine tout au long des pages). Un tueur sanguinaire qui décime les rangs de l’armée dans Prédateurs et enfin des scientifiques qui ont créé l’impensable dans La théorie Gaïa. Vous pouvez lire ces romans dans n’importe quel ordre même si pour ma part j’ai choisi de suivre l’ordre de parution.

Le diptyque du temps

L’été dernier j’ai passé pas mal de jours alitée suite à une opération. Les 1000 pages de ses deux romans, Léviatemps et Le requiem des abysses ont rendu mes journées beaucoup moins ennuyeuses. Pourtant au départ ce n’était pas gagné. Je n’ai pas une grande affection pour le Paris des années 1900 que ce soit dans les romans ou sur grand écran. Mais le cadre de ce thriller policier est tout simplement incroyable. Dans un Paris des lumières et des révolutions de l’exposition Universelle, Guy de Timée, écrivain satirique à succès a plaqué femme et enfant pour embrasser une nouvelle vie de romancier-policier. Pour trouver calme et inspiration, il élit domicile dans le grenier d’une maison close. Mais lorsqu’une des filles est retrouvée morte dans des conditions atroces, l’enquête dans le monde réel va devenir sa principale motivation.

J’ai vraiment été bluffée par ces deux romans qui vous évoqueront forcément l’histoire de Jack l’Evantreur. J’étais dans un autre monde, une autre époque. Je n’ai pas vu la fin arriver, pas le moins du monde et j’étais totalement KO dans les dernières pages. Bien évidemment les deux sont à lire dans l’ordre, Le requiem des abysses étant la suite directe de Leviatemps.

La série Ludivine Vancker

Ludivine Vancker est lieutenant à la section de recherche de Paris. Trois romans relatant ses enquêtes ont été publiés : La conjuration Primitive, La patience du diable et L’appel du Néant. A ce jour je n’ai lu que les deux premiers, le troisième m’attend sur ma liseuse. On est ici dans un registre très semblable à la trilogie du Mal si ce n’est que le cadre se passe dans notre bonne vieille France. J’ai beaucoup aimé que le personnage principal soit une femme. Ludivine entre presque en résonance avec le personnage de Joshua Brolin. Un double féminin à l’autre bout du monde, avec le même combat, celui de traquer le Mal, de le comprendre.

La série Autre-Monde

On sort ici du registre du thriller et des tueurs en série pour entrer dans le monde du fantastique. J’ai beaucoup hésité avant de me lancer dans le premier tome de cette série en 8 romans. Déjà, la littérature fantastique ce n’est pas vraiment ma came favorite, mais quand en plus ça concerne un groupe d’adolescents qui se découvre des supers-pouvoirs dans un monde post-apocalyptique… Bref c’était pas gagné. J’avais vraiment peur de tomber sur quelque chose de simplet, destiné uniquement aux jeunes adultes. Vous vous en doutez, j’ai bien fait de tenter le coup. Pour faire simple, j’ai littéralement dévoré les 8 romans en 1 mois. Je n’aurais jamais cru prendre autant de plaisir à lire ce type de récit et pourtant… J’ai suivi l’histoire de Matt, Ambre et Tobias pendant des milliers de pages sans jamais me lasser, sans jamais trouver le propos niais ou enfantin.

Maxime Chattam a créé toute une mythologie, tout un univers, une faune, une flore. C’est époustouflant de détails. De plus, au travers du parcours initiatique de ces adolescents, on se penche sur des réflexions profondes de notre monde actuel : la pollution, la sur-consommation, le danger du tout numérique. Pendant plusieurs semaines vécu dans Autre-Monde et je n’oublierai sans doute jamais ce voyage.

Le signal

On dit toujours qu’on garde le meilleur pour la fin et cet article (déjà beaucoup trop long ?) ne fera pas exception à la règle. Le signal est le dernier roman en date de Maxime Chattam tout récemment sorti en octobre dernier. Pour la première fois, l’auteur se plonge dans un registre assez nouveau pour lui : l’horreur.

L’histoire nous emmène aux côtés de la famille Spencer qui vient s’installer à Mahingan Falls, petit havre de paix au pied des montagnes et de l’océan à la recherche d’un nouveau départ. Mais à peine les cartons déballés que des événements étranges commencent à apparaître : vague de suicides dans la ville, des appels téléphoniques parasités par des voix d’outre-tombe, les terreurs nocturnes de leur bébé. Toute la ville semble être sur le point de vivre un véritable cauchemar… Au détail prêt que celui-ci est bien réel.

En écrivant ce livre, Chattam à voulu rendre un hommage à ces auteurs qu’il admire tant avec Stephen King en tête de liste. Que dire à part que c’est une immense réussite. J’ai été extatique pendant plus de 700 pages. A chaque nouveau chapitre j’étais un peu plus sous le charme (et terrifiée aussi). J’ai retrouvé ces ambiances que j’aime tant chez King, avec les lourdeurs et les longueurs en moins. Je peux clairement dire que ce fut mon énorme coup de cœur de 2018. Un roman qui m’a fait rêvé d’un épouvantail putréfié montant mon escalier en pleine nuit, qui m’a empêché de trouver le sommeil quand je regardais le coin sombre de ma chambre avant de fermer les yeux. Après ce livre je n’ai rien lu pendant plusieurs semaines. L’impression que tout ce que je pourrais lire sera forcément moins bien… Comme quand on termine Breaking Bad et qu’on se dit qu’aucune autre série ne lui arrivera jamais à la cheville… Alors merci Monsieur Chattam pour nous avoir offert ce roman que j’attendais depuis bien trop longtemps.

Nota Bene : Pour ceux qui ont eu le courage d’aller jusqu’au bout, merci de m’avoir lue. Je sais que cet article est très long mais cet auteur fut vraiment ma meilleure découverte de l’année passée et je voulais partager avec vous mes impressions et mon enthousiasme. J’espère vous avoir donné envie de vous plonger dans l’univers sombre de Maxime Chattam. Si ce genre d’article, un peu plus long et détaillé, vous a plu n’hésitez pas à me laisser un petit message en commentaire.